Avis très divergents
Par ailleurs, les soldats du feu, bravant tout le danger, ont réussi à sauver son épouse de 61 ans. Cependant, cette dernière est grièvement blessée et a dû être évacuée d'urgence à l'hôpital militaire ou HOMI de Soavinandriana. « Il serait complètement illogique que les pompiers arrivent sur les lieux du sinistre sans qu'ils n'amènent de l'eau avec eux durant leur intervention », se défend le chef du corps des sapeurs-pompiers de Tsaralalàna.
De son côté, une locataire sinistrée ne l'entendait pas de cette oreille : « Certes, les pompiers étaient arrivés à temps. Mais ils ne disposaient pas d'eau. Il a fallu transporter sur place la cuve de Mahatazana et je remercie les habitants d'Ampandrianomby et d'Andraisoro d’être venus jusqu'ici pour nous aider », enrage cette mère de famille, en larmes.
Ce à quoi, le chef de corps des sapeurs-pompiers de Tsaralalàna rétorque : « Après avoir écouté les riverains, on a appris que des locataires étaient restés piégés à l'étage. Dans pareille situation, et dans les règles du métier, sauver des vies est plus urgent que d'éteindre des flammes. Nos éléments s'étaient frayé un passage par la porte d'accès principal pour retrouver et évacuer les victimes. C'était dans ces circonstances que nous avons pu extraire la mère de famille du brasier, quoiqu'elle ait été gravement brûlée. Malheureusement, ce n'était pas le cas avec son mari paraplégique dont l'appartement était déjà totalement en feu », assure l'officier, chef du corps des soldats du feu.
Et de poursuivre : « Ce n'était qu'après l’épuisement de l’eau dans nos fourgons-pompes, avec 6 camions mobilisés, que le problème soit apparu. Il a donc fallu en trouver du côté de Mikoja à Ampasapito. Malheureusement, la pression de l’eau y était tellement faible que cela nous posait d'énormes problèmes ». Selon les renseignements recueillis par la Police, le feu aurait démarré dans un petit local de commerce de bois de construction appartenant à l'épouse du chef de famille mort carbonisé. Cependant, son origine reste inconnue. L’incendie s’est alors propagé rapidement sur les maisons voisines. C'est cette femme que les pompiers ont pu secourir, puis finalement évacuer à l’HOMI.
Après une intervention musclée des sapeurs-pompiers, le feu a été maîtrisé vers 10h 35, mais il a laissé des dégâts matériels importants dans le secteur. « Je venais de ramener mon enfant à l'école, et à peine ai-je tourné le dos pour me rendre au marché et voilà que les gens ont crié au feu. Notre maison était en train de brûler, et je n'ai pu sauver qu'un "subwoofer" et un matelas. En revanche, tout le reste était perdu, les effets scolaires inclus », explique une mère de famille.
La Brigade Criminelle a été informée. Sur le terrain, on a assisté à un déploiement des policiers du 3e arrondissement, de la Force d’intervention de la police (FIP), de la Gendarmerie, et enfin du Corps de protection civile ou CPC, afin d’aider les pompiers de Tsaralalàna, Andravoahangy et Ankatso.
Franck R.